L’avenir n’existe pas. Comment anticiper dans le temps long ?

Interview de Cécile Wendling

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Pensez-vous que le futur est tout tracé, ou plutôt que l’avenir n'existe pas ? Avec mon invitée, nous partageons cette conviction : si le futur est une toile blanche, il sera façonné par nos actions présentes. Prospectiviste, chercheuse et conférencière, Cécile Wendling est spécialiste de l’anticipation et on parle avec elle du temps long. Dans un monde en perpétuelle évolution, comment anticiper l’avenir ? En particulier, comment saisir les points de rupture, les événements qui font dévier le cours de l'histoire à long terme ? On va découvrir que notre perception de l'avenir est une construction complexe, à la fois individuelle et sociale. Et on va réaliser comment anticiper nous confronte à notre rôle en tant que maillon dans la chaîne du temps. Soyons à la fois humble et courageux face au temps long, et interrogeons-nous sur l’empreinte que nous voulons laisser aux générations futures. Découvrez les secrets des penseurs du futur, les lieux où se dessinent les contours de demain, et laissez-vous inspirer par les métaphores fascinantes qui illuminent notre chemin vers l'inconnu. Rejoignez-nous pour une exploration captivante des futurs possibles et des réflexions inspirantes sur notre rôle d'architectes de l'avenir. Parce que, comme nous le dit Eleanor Roosevelt : "Le futur est un mystère, mais l'avenir nous appartient."

 

Nous avons évoqué beaucoup de personnes, de concepts et d’événements pendant l’épisode. Vous pouvez explorer les nombreuses ressources les concernant sur cette page :

 

Cécile a mentionné :

 

Stéphanie a mentionné :

  • Michel Serres - ”Philosopher, c’est anticiper”
  • Václav Havel et le chauffagiste Jiří Dienstbier. Extrait de mon livre à paraître “Un président philosophe” sur cette histoire :
  • Havel décrit comment les “hommes prétendument raisonnables” avec “leur idéologie nihiliste” analysent les efforts de son ami Jiří Dienstbier, rencontré en prison, qui écrit le livre Rêver l'Europe alors qu’il est chauffagiste, conservant intact son idéal malgré les épreuves. Au moment de la chute du mur de Berlin, “poètes, philosophes et même chanteurs se sont retrouvés dans les parlements, au sein des gouvernements ou chargés de la fonction présidentielle.” Ceux qui ont refusé de “faire preuve de raison” et ont continué à “réfléchir sur la façon de construire un monde meilleur” ont ainsi réécrit l’histoire. Fort d’une expérience couronnée de succès, alors que le combat semblait initialement impossible, Havel peut partager un message d’encouragement d’autant plus convaincant qu’il est ancré, non pas dans une croyance “raisonnable” ou bien “idéaliste”, mais bien dans la réalité. C’est pourquoi il en conclut qu’il “n'est jamais inutile de réfléchir aux solutions qui semblent à un moment donné improbables, irréelles, voire chimériques.[...] Il peut arriver que l'histoire change et que nos rêves viennent bien à propos.” Convaincu que “chacun d’entre nous peut changer le monde, même s’il n’a pas la moindre importance ni le moindre pouvoir”, ses réflexions philosophiques s’avèrent à la fois ancrées dans l’action, actuelles et optimistes. Elles apportent une perspective éclairante aux discussions de notre époque qui délibèrent sur notre place dans le monde et sur notre responsabilité envers lui.
  • Václav Havel analyse ce qu’il appelle la crise de l’identité humaine, une crise des valeurs métaphysiques et existentielles qu’il propose de surmonter par la reconnaissance de notre responsabilité envers nous-mêmes, les autres et le monde, ancrée dans le concept spirituel de Mémoire de l’Être. Je décris en détaille sa pensée dans mon livre à paraître “Un président philosophe”.
  • “Paul Ricoeur évoque également ce récit dont nous sommes à la fois le personnage et l’auteur, échafaudant ainsi notre autobiographie, pour nous-même et pour les autres. Il utilise le terme d’identité narrative pour se référer à cette interprétation dynamique de soi qui tisse un fil rouge entre nos expériences afin de leur donner un sens a posteriori. La cohérence de l’identité serait ainsi construite, et en permanence réajustée, à partir de l’image subjective de soi et de notre idéal de moi.” (extrait de mon livre à paraître “Un président philosophe”)

 

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